ACL,
Association des Citoyens Laurentins
265
bd Louis Roux
06700
St Laurent du VAr
Saint Laurent du Var le 19/01/03
A : Monsieur Gilles de Robien,
Ministre
de l’équipement, des
transports, du
logement du tourisme
et de la mer.
Arche Sud
95055
LA DEFENSE cedex
Copie
à : Monsieur le Préfet des Alpes Maritimes,
147, route de Grenoble – 06200 NICE
Objet :
3ème voie RFF Antibes-Nice.
Monsieur
le Ministre,
Faisant
suite à notre courrier du 16/07/02 et à votre réponse du 09/09/02,
permettez-nous de revenir sur le sujet de la 3ème voie RFF
Antibes-Nice.
Tout
d’abord, comprenez la surprise de tous quant à « l‘avis
favorable »émis par les commissaires enquêteurs lors du compte rendu de
l’enquête publique.
La
forte mobilisation contre ce projet tel que présenté, tant lors de réunions,
que par la signature de pétitions, ne pouvait donner lieu à un tel avis. Nous
considérons donc que cet avis n’engage que les commissaires enquêteurs qui
l’ont signé mais ne reflète en aucun cas les résultats de l’enquête.
Nous
attendons toujours une réponse quant aux véritables objectifs de ce projet.
Plusieurs
associations « ont rejoint le comité 3ème voie », bien
déterminées à ne pas laisser se réaliser ce projet aberrant.
A
ce jour, nos principales objections sont :
Bien que totalement absent du projet
mis en enquête publique, le fret semble bien être l’objectif principal de
RFF
et nous pensons que les 63 locomotives qui viennent d’être achetées par la région
PACA ne sont pas destinées à rester dans un hangar. L’ouverture du transit
ferroviaire à l’Europe et à l’international, et la location par RFF de ses
sillons, ainsi que les indications évoquées lors d’un conseil municipal à
Saint-Laurent à propos des emprises requises par RFF : « 8m de
largeur, puis 10m et maintenant ils envisagent 12m pour faire passer du
ferroutage », ne font que conforter notre opinion.
Nous
sommes favorables au transport des marchandises sur rail, voire au ferroutage,
mais pas en empruntant le tracé des voies actuelles qui passent en zone urbaine
dense, pour les raisons ci-après :
- aggravation des risques
d’accident : tirant
la leçon de ce qui se passe avec les bateaux-poubelles, il nous est impossible
d’accepter une aggravation des risques lié à la libéralisation du fret. A
ce sujet, ce projet de fret ne tient pas compte des risques accrus en période
vigipirate prolongée, tant en zone urbaine dense que très près de
sites ultra sensibles comme l’institut A Tzanck.
- aggravation évidente des nuisances à la fois
sonores et visuelles, sachant
que les mesures de protections phoniques auront un impact désastreux sur le
paysage côtier, tout en laissant malgré tout subsister des nuisances phoniques
- renforcement de la séparation de la bande
littorale en deux zones isolées par un talus hideux clôturé de grillages
rouillés infranchissables, alors même que cet inconvénient est dénoncé par
la DTA.
-
expropriation des propriétés riveraines, ce que nous avons déjà souligné.
Ce projet ne saurait s’inscrire
dans une optique d’aménagement durable car il ne tire visiblement pas les leçons
des problèmes liés à l’avancée rapide de la mer au niveau de la Nationale
98
entre le Fort d’Antibes et Marina Baie des Anges : cette route nationale
est de plus en plus souvent fermée au moindre coup de vent,
encore interdite à la circulation la semaine dernière avec un vent de
20 nœuds seulement, force 4 ou 5,
tant la mer gagne du terrain. Une voie routière à dû être supprimée définitivement.
Or parallèlement, à quelques mètres, donc en situation précaire, se trouvent
les deux voies ferrées auxquelles RFF propose
d’ajouter une troisième voie !
A propos du transport de passagers,
seul objectif évoqué dans l’enquête, il y est bien annoncé : un
train toutes les 15 mn aux heures de pointe lors de la conclusion des
travaux de la phase finale du projet. Au cours de réunions
publiques, plusieurs élus ont laissé comprendre que le budget correspondant à
la deuxième phase de ce projet n’obtiendrait jamais un vote favorable. Dans
ces conditions, les laurentins risquent de voir passer le fret, et quelques TER
qui ne s’arrêteront pas dans leur gare.
L’enquête publique ne portait que
sur l’augmentation de la fréquence des TER et ce manque de transparence est
manifeste.
De plus nous contestons le caractère
d’utilité publique de ce projet.
Pour nous l’urgence est : la
qualité de vie des citoyens et leurs déplacements de proximité.
Ce projet n’apporte aucune amélioration
allant dans ce sens.
RFF ne peut utiliser cette
supercherie pour faire passer davantage de fret.
Concernant
le projet d’enfouissement des voies de SETEC qui n’est apparu qu’à
l’issue de l’enquête publique :
-
l’évaluation du projet ne tient pas compte de la plus value foncière
suite à l’enfouissement des voies. Celle-ci, peut justifier à elle seule le
projet, tant l’enjeu « front de mer sur la Côte d’Azur »est
important*.
Quant
au problème que se posent les ingénieurs de la SETEC à propos des déblais
engendrés par la création de tunnels, la ville de Marseille a créé les
plages dont elle était privée avec les déblais de son métro.
-
nous sommes favorables au tracé Grandes Lignes et Fret plus au Nord, tel
qu’envisagé dans l’étude SETEC, qui offrirait l’avantage de desservir la
ZI de Carros, les pôles d’échanges et de Commerce de Saint Isidore etc.
L’opportunité de ces sites pourrait permettre à RFF de mieux rentabiliser
ses sillons.
-
par contre nous dénonçons là aussi une supercherie consistant à comparer la
réalisation de 4 voies enterrées à la simple
adjonction d’une 3ème voie qui ne couvre d’ailleurs pas la
totalité du parcours !
C’est
pourquoi nous avons établi le comparatif joint, portant uniquement sur le
transport de proximité. Ce comparatif prouve que d’autres solutions sont
possibles, à un coût qu’il y a lieu d’apprécier au regard des
impacts sur, l’environnement, le cadre de vie
des habitants, et l’économie locale.
En conclusion, nous approuvons un
tracé GL et Fret enfoui dans les collines, au Nord, tel que projeté dans l’étude
SETEC. Nous pensons que ce serait un projet d’avenir, sa réalisation sur
plusieurs contrats de plans ne serait pas un inconvénient, les lignes actuelles
continuant à jouer leur rôle en attendant.
Pour les déplacements de proximité,
la SNCF ne peut répondre aux graves problèmes de circulation qui paralysent la
Côte d’Azur et qui ne sauraient que s’aggraver dans les années à venir.
La seule réponse est un moyen de transport performant type tramway ou, compte
tenu de l’opposition des niçois et de la zone géographique à couvrir, type
VAL
A terme, une fois ces réalisations
achevées, la disparition des lignes SNCF en bord de mer peut, à condition d’être
gérée correctement, apporter un
regain de dynamisme économique et touristique à notre région.
Je
vous prie d ‘agréer, Monsieur le Ministre, l’assurance de mes
sentiments dévoués.
Christianne
Cousinié
Présidente
Pièces jointes : - Comparatif 2 pages
-
Extrait de la Vie du Rail
- Articles de Nice Matin
- Voie abandonnée à San Remo
-*Article sur la voie de Monaco
PS :
complément d’information : lors
de la création du Métrazur, la SNCF à expérimenté une plus grande fréquence
du passage de ses trains, au bout d’un an, l’expérience a cessé devant le
manque de passagers dans les trains : fréquence, distance
des gares, manque de dynamisme, rien ne répond à la clientèle de la Côte
d’Azur.
|